
l'INDICE GLYCÉMIQUE (IG)
C'est quoi ?
La glycémie « post-prandiale » (après le repas) est variable en fonction de la composition de l’alimentation. En effet, il a été montré que les mêmes quantités d’hydrates de carbone, en provenance d’aliments différents, créaient des profils glycémiques différents. Pour calculer la capacité d’un hydrate de carbone à élever la glycémie, les scientifiques ont créer l’indice glycémique, indice qui mesure la biodisponibilité du contenu glucidique d’un aliment, c’est-à-dire, la quantité de glucose que le corps absorbe suite à l’ingestion d’un aliment.
Il est calculé en pourcentage, avec comme valeur de référence le glucose (=100%). Ainsi, il compare la capacité d’un hydrate de carbone à élever la glycémie par rapport au glucose pur. Évidemment, plus l’indice glycémique est élevé, plus la glycémie sera importante et, ainsi, plus la sécrétion d’insuline sera grande.
Un indice glycémique faible se situe entre 0 et 50, un indice moyen entre 56 et 70 et, finalement, un indice glycémique élevé au-delà de 70.
facteurs influençant l'indice glycémique des aliments
composition des amidons
Les amidons sont composés d’amylose et d’amylopectine. Or, il a été montré que plus l’amidon est pauvre en amylose, plus sa digestion est facilitée. Une digestion facilitée signifie qu’ils sont transformés rapidement par notre corps en glucides ce qui entraîne une augmentation soudaine de la glycémie. Ainsi, plus un amidon possède un haut taux d’amylose, plus son indice glycémique est élevé.
la pastification
La pastification est un processus technique naturel utilisé pour la création de différentes pâtes, comme les spaghettis. Ce processus procède à une extrusion de la pâte à travers une filière; c’est-à-dire que la pâte est soumise à de hautes pressions pour passer dans un moule constitué de petits trous pour lui conférer sa forme mince et longue. Suite à ce processus, la pâte forme une fine couche de protection. Cette couche contribuera à augmenter la difficulté de digestion de ces pâtes, car le film protecteur sera plus difficile pour le corps à décomposer. Ainsi, les pâtes pasteurisées seront plus complexes à décomposer en glucose, entraînant une glycémie modérée. Les spaghettis ont donc un indice glycémique plus bas que d’autres sortes de pâtes alimentaires.
cuisson des amidons
L’amidon, lors de la digestion, est décomposé en glucose par hydratation; c’est-à-dire par l’ajout de molécules d’eau qui vont briser les liaisons unissant la chaîne de molécules de glucose. Plus la présence de molécules d’eau est importante, plus le bris de liaisons se fait facilement. Ces bris de liaisons rendent la structure d’amidon plus visqueuse et, alors, lorsque l’amidon se rend dans l’estomac, la tâche des enzymes digestives est facilitée. En effet, la phase finale de décomposition se fait alors plus facilement et ainsi, du glucose est créé plus rapidement, augmentant l’indice glycémique énormément.
Par exemple, cuire une pomme de terre dans l’eau lui confère un indice glycémique plus élévé que si elle avait été cuite à la vapeur ou au four, à cause de la présence prépondérante de molécules d’eau dans ce type de cuisson.
De plus, plus l’aliment est consommé à température élevée, plus sa composition visqueuse est conservée et plus la digestion est facilitée. Par exemple, le fait de faire reposer ses pâtes pour qu’elles refroidissent avant de les consommer est un moyen de faire diminuer l’indice glycémique de celles-ci; une fois refroidies, elles reprennent une structure plus solide, ce qui va rendre leur décomposition plus difficile et, ainsi, permettra une augmentation de la glycémie modérée.
degré de vieillissement et de mûrissement
Plus un fruit est mûr, plus il possède un indice glycémique élevé, car plus l’amidon a eu le temps de se transformer et de se décomposer. Ainsi, lorsque ce fruit est ingéré, les enzymes du corps doivent travailler moins fort pour le décomposer; transformé rapidement en glucose, il augmente soudainement la glycémie.
teneur en lipides, glucides, protéines et fibres de l'aliment
Les lipides étant plus complexes à digérer, leur ingestion ralentit le processus de digestion, et par le fait même, les hydrates de carbone ingérés lors du même repas sont absorbés moins rapidement. Ainsi, des biscuits ou autres produits industriels glucidiques sont caractérisés par un indice glycémique moyen du fait qu’ils contiennent certaines lipides « cachés ».
Il s’agit du même phénomène pour des hydrates de carbone contenant des protéines; ces dernières ralentissent le processus de digestion, puisqu’elles sont des molécules plus complexes à digérer. Par exemple, les pâtes alimentaires, de par la présence de gluten (une sorte de protéine), sont moins rapidement transformées par l’amylase (enzyme digestive) ce qui limite l’absorption rapide de glucose. Leur indice glycémique est donc modéré si elles sont choisies et cuites correctement.
La teneur en fibres d’un aliment peut venir modifier l’indice glycémique d’un aliment; celles-ci offrent de la résistance à l’amylase, soit l’enzyme qui décompose les amidons et, ainsi, diminuent l’absorption de glucose. Ce sont essentiellement les fibres solubles (légumineuses, avoine) qui ont cet effet.
composition des hydrates de carbone
Le fructose et le galactose sont deux sucres qui n’influencent pas la sécrétion d’insuline, car ils sont dégradés directement dans le foie et ne se retrouvent donc jamais dans le sang pour augmenter la glycémie. Ainsi, plus l’hydrate de carbone contient de ces molécules, moins il possèdera un indice glycémique élevé.
taille des particules
Pour faire du pain, les industries doivent broyer le blé. Plus le moulage est bien fait, plus les particules sont petites; toutefois, plus le blé est grossièrement moulu, plus les particules demeurent grosses. Les particules plus fines sont évidemment plus faciles à décomposer, ce qui fait augmenter l’indice glycémique. Ainsi, un pain intégral est préféré à un pain de blé normal, puisqu’il contient de plus grosses particules de céréales, moins facilement absorbées lors de la digestion.


sources
1- Jacques Médart (2009). Manuel pratique de nutrition (2e édition), Éditions de Boeck, Bruxelles, 287 pages.
2- Site officiel de la méthode de montignac, section sur les indices glycémiques : http://www.montignac.com/fr/
3- Montignac, Michel. La méthode Montignac; expliquée et illustrée. Flammarion Québec, 2006, 256 pages.